Visiter Sóller à Majorque : village pittoresque entre mer et montagne

Tu cherches un endroit à Majorque où la nature est partout, où les façades racontent des siècles, où l’on entend les cloches, les oiseaux et pas les klaxons ? Un lieu où tu peux marcher, goûter, respirer, sans jamais avoir envie de courir ? Laisse-moi te parler de Sóller, ce village niché entre les montagnes de la Tramuntana et la Méditerranée.

Ce n’est pas une station balnéaire. Ce n’est pas un décor de cinéma. C’est un village vivant, accueillant, avec une âme et un rythme à lui. Et quand on prend le temps d’y entrer vraiment, on n’a plus très envie de le quitter.

Le plus beau train que j’ai jamais pris

Je vais commencer par le début. Ou plutôt par la meilleure façon d’arriver : le train en bois qui part de Palma. Oui, un vrai vieux train, tout en bois ciré, avec des banquettes comme chez grand-mère. Il roule lentement, il couine un peu, et c’est parfait comme ça.

Le Ferrocarril de Sóller date de 1912. Il t’emmène à travers des champs d’oliviers, des orangers, des ponts, des tunnels, et soudain, entre deux roches, tu vois la vallée. La vallée de Sóller. Verte, ample, lumineuse. J’ai collé mon nez à la vitre comme un enfant.

Franchement, ce trajet, il ne faut pas le “faire”, il faut le vivre. Et si tu peux, choisis une place à gauche dans le sens de la marche. La vue y est plus spectaculaire à l’approche du village.

Sóller, le cœur à la bonne place

Quand tu arrives, tu tombes directement sur la place du village, la Plaça Constitució. Et là, il se passe quelque chose. Des enfants jouent sous les arbres. Des retraités lisent le journal en terrasse. Le tramway passe en tintant. L’église, elle, veille. Sant Bartomeu, toute de pierre blonde, mélange les styles, entre gothique et moderniste.

Juste à côté, il y a un bâtiment que tu ne peux pas rater : la Banque de Sóller, signée Rubió (un disciple de Gaudí). Sa façade semble danser à la lumière. On dirait que tout ici a été construit avec le souci de l’équilibre, entre beauté et utilité.

Je me suis assis sur un banc avec une glace à l’orange (on y reviendra), et je me suis dit : tiens, on pourrait vivre ici.

Flâner, c’est déjà explorer

Sóller, c’est un village qui s’offre à ceux qui prennent le temps de se perdre. Laisse la place centrale derrière toi, prends n’importe quelle ruelle, et marche. Tu verras : les volets verts, les jardins cachés, les portes en bois patiné, les murs couverts de bougainvilliers.

Tu tomberas sûrement sur une galerie d’art, une boutique de céramique, ou un vendeur de citrons plus ronds que des balles de tennis.

Un jour, en me baladant sans but, je suis tombé sur un petit atelier. Un homme y peignait des aquarelles de la vallée. Il m’a fait visiter sa cour intérieure, avec un citronnier centenaire. On a parlé de lumière, de saisons, de silence. Ce genre de rencontre n’arrive que quand on ne cherche rien.

Du village à la mer, en tramway d’un autre temps

Le tramway en bois part lui aussi de la place principale. Il est orange, il est lent, il grince, et il traverse… les vergers d’orangers. Oui, littéralement. Le chemin qui mène au Port de Sóller est un petit miracle. Les orangers sont si près que tu pourrais tendre le bras pour en cueillir un (ne le fais pas).

Le trajet dure une trentaine de minutes. Le tram longe les maisons, traverse les champs, passe devant les potagers. Et tout le monde sourit. Parce que c’est rare, aujourd’hui, un transport qui te ralentit sans t’énerver.

Le Port de Sóller : le calme dans une coque de bateau

Quand tu arrives au Port, la mer t’attend. Pas une mer tapageuse, non. Une mer de baie, posée dans un arc parfait. L’eau est calme, parfois couleur menthe, parfois plus sombre, selon l’heure.

Il y a une promenade maritime, bordée de cafés, de terrasses, de boutiques qui sentent bon le savon d’olive et les fruits secs. Tu peux y louer un paddle, faire une petite croisière, ou simplement te baigner là, dans une eau limpide, avec la montagne juste derrière toi.

Ce jour-là, j’ai mangé des calamars grillés au citron, avec un verre de blanc bien frais. Le serveur m’a dit : “Il y a des gens qui viennent ici depuis vingt ans. Ils prennent toujours la même table.” Je comprends pourquoi.

Enfiler ses chaussures de marche, et partir

Sóller, c’est aussi un paradis pour les randonneurs. Tu es au pied de la Serra de Tramuntana, une chaîne de montagnes classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Vers Fornalutx et Biniaraix

Ces deux villages sont accessibles à pied depuis Sóller. Petits chemins pavés, murets en pierre sèche, oliviers tordus par le temps. Fornalutx est souvent appelé le “plus beau village d’Espagne”, et ce n’est pas un mensonge.

De Sóller à Deià

Une randonnée de 10 km environ, entre mer et montagne, entre ciel et herbes sèches. J’ai croisé des chèvres, des vieux cabanons abandonnés, et des vues qui m’ont coupé le souffle. C’est exigeant, mais incroyablement gratifiant.

Mirador de ses Barques

Moins connu, plus court, mais la vue est… wow. Tu vois toute la vallée de Sóller, la mer au loin, et les pins qui ondulent sous le vent. Une montée douce, mais une descente en toi-même.

Sóller, c’est aussi dans l’assiette

Je te l’ai dit : ici, l’orange est reine. Elle pousse partout. Et on en fait des jus, des confitures, des pâtisseries, des glaces. Un matin, j’ai bu un jus d’orange frais avec une ensaïmada tiède, dans un café sous les arbres. C’est simple, et ça rend heureux.

Où manger ?

• Fet a Sóller : pour les glaces maison (celle à l’orange est une dinguerie).

• Sa Cova : une cave reconvertie en restaurant, avec des tapas majorquines sublimes.

• Ca’n Llimona : plus moderne, mais délicieux. Le poisson y est toujours parfait.

Et si tu aimes cuisiner, fais un tour au marché. Les fromages locaux, les olives, les charcuteries… tout donne envie de pique-niquer sur un muret en pierre avec vue sur la vallée.

Dormir dans la vallée

Il y a plein d’options à Sóller. Des petits hôtels familiaux, des fincas rénovées, des maisons d’hôtes planquées dans les vergers. Une fois, j’ai dormi dans une chambre avec une terrasse donnant sur un citronnier. Il y avait une chaise en bois, un livre, et le bruit du vent dans les feuilles. Rien d’autre.

Quelques conseils pour que ton séjour soit parfait

• Évite juillet-août, si tu peux. Le printemps et l’automne sont magiques ici.

• Prends des chaussures solides. Même pour flâner, les rues sont pavées, et les sentiers demandent un minimum de tenue.

• Ralentis. Ne cherche pas à “faire” Sóller. Vis-le.

• Respecte la nature. La Tramuntana est fragile. Ne laisse rien derrière toi.

Une rencontre que je n’ai jamais oubliée

La première fois que je suis allé à Sóller, j’ai croisé un homme d’un certain âge, assis sur un banc face à l’église. Il m’a demandé d’où je venais. On a parlé. De la lumière, du vent, de l’hiver ici. Il m’a dit : “Le bonheur, c’est de vivre quelque part où le dimanche ressemble un peu au mardi.”

Depuis, je pense souvent à cette phrase.

FAQ

1. Est-ce que le train Palma-Sóller vaut vraiment le détour ?

Oui, mille fois oui. C’est un voyage dans le temps, une parenthèse magique avant même d’arriver.

2. Peut-on visiter Sóller en une journée ?

Oui, mais ce serait dommage. L’idéal, c’est d’y passer au moins une nuit. Pour voir le village s’endormir, et se réveiller.

3. Où se loger sans se ruiner ?

Regarde du côté des petites pensions et des chambres chez l’habitant. Il y a de belles surprises.

4. Est-ce que c’est une destination familiale ?

Tout à fait. Calme, sûre, nature partout. Parfait avec des enfants curieux.

5. Quel souvenir ramener ?

Une marmelade d’orange, un savon à l’huile d’olive, ou simplement un carnet plein de souvenirs.

Et toi, dis-moi…
Si tu pouvais t’échapper demain pour un lieu où tout ralentit sans jamais s’arrêter, tu irais où ?
Moi, je crois que je sais. Ça commence par un S… et ça sent l’orange.