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Tu rêves d’une plage sans parasols, sans musique, sans foule, où l’on entend le vent et le ressac plus fort que sa propre pensée ? Tu veux une parenthèse. Pas une animation. Juste un endroit qui te laisse tranquille, mais qui, en retour, te touche profondément.
Alors pose ton sac. L’Anse à Prunes est exactement ce que tu cherches.
Je vais te raconter cette plage comme je l’ai vécue. Une crique discrète, presque cachée, dans le sud de la Guadeloupe, où le temps s’étire et la nature reprend doucement ses droits.
Table des matières
ToggleOn ne tombe pas sur l’Anse à Prunes par hasard. Ce n’est pas une plage « de passage », elle se mérite. Et tant mieux.
Pour y accéder, j’ai quitté Sainte-Anne en voiture, pris la direction de la plage des Salines, puis bifurqué sur un chemin de sable et de cailloux un peu capricieux. À un moment, je me suis demandé si je n’allais pas devoir finir à pied. Mais non. Au bout de cette piste, la végétation s’ouvre, et soudain… le bleu.
Un bleu qui t’aspire.
Le parking n’en est pas vraiment un. Quelques places informelles à l’ombre, des herbes hautes, des troncs couchés par le vent. Pas de panneau, pas de musique. Juste le souffle de l’océan.
Quand tu arrives, tu ne vois pas tout de suite l’étendue. C’est ça aussi, le charme discret de l’Anse à Prunes. La plage forme une sorte de demi-lune, bordée de cocotiers penchés, de buissons ras, et de sable clair légèrement doré.
Ce jour-là, il n’y avait que trois personnes : un couple allongé dans l’ombre, et un pêcheur qui lançait sa ligne sans un mot. Le vent soufflait doucement, l’air était chargé de sel, et chaque vague semblait raconter quelque chose.
Ce n’est pas une plage aménagée. Pas de bar, pas de transats, pas de bruit. Et c’est ça, la beauté du lieu.
On pourrait croire que l’Anse à Prunes est une simple plage pour se poser. Et oui, on peut y passer des heures à ne rien faire. Mais elle offre bien plus, si on sait observer, ou marcher un peu.
Par temps calme, l’eau est claire comme du cristal. On distingue les fonds à plusieurs mètres. Pas besoin de palmes ni de grandes plongées. Juste un masque et un tuba, et tu peux croiser poissons-coffres, poissons-papillons, oursins cachés entre les pierres.
Mais attention : le vent peut parfois forcir, et là, mieux vaut rester sur le sable. Le courant peut être joueur. Si tu n’es pas sûr, regarde les habitués, ou teste l’eau par étapes.
Tu as envie de marcher ? Mets des baskets dans ton sac. Depuis l’Anse à Prunes, un petit sentier de terre te mène vers l’une des balades les plus déroutantes de la Guadeloupe : la Savane des Pétrifications.
Ici, le paysage change radicalement. Fini les palmiers. Tu entres dans un désert minéral, fait de roches grises, rouges, craquelées. Une terre qui semble avoir brûlé, puis s’être figée. Le vent s’y engouffre, la lumière y est crue. On se croirait sur une autre planète.
Je m’y suis senti petit. Vraiment. Comme si la nature me montrait sa puissance sans hausser le ton.
Ce que je retiens le plus, ce n’est pas la baignade, ni même la beauté brute. C’est ce moment — très simple — où, allongé sur ma serviette, j’ai fermé les yeux.
Le chant des oiseaux dans les arbres.
Le froissement du vent dans les feuilles.
Le ressac, régulier.
Et cette odeur. Celle du sable tiède, des algues sèches, du sel.
C’était comme méditer sans le vouloir.

L’Anse à Prunes est un petit bijou, mais pour en profiter pleinement, il faut être un peu prévoyant. Voici ce que j’aurais aimé savoir la première fois.
| À emporter | Pourquoi ? |
|---|---|
| Eau en quantité | Il n’y a rien sur place. Et le soleil tape fort. |
| Chapeau et crème solaire minérale | Pas d’ombre en continu, et l’éco-responsabilité, c’est important. |
| Sac poubelle | Rien n’est prévu pour les déchets. Ce qu’on apporte, on le ramène. |
| Tongs + chaussures de marche | Pour aller jusqu’à la Savane sans te ruiner les pieds. |
| Masque et tuba | Parce que ce serait dommage de ne pas explorer sous l’eau. |
Ce qui fait la beauté de l’Anse à Prunes, c’est justement qu’elle n’a pas encore été dénaturée. Pas de béton, pas de commerces, pas d’infrastructures massives. Mais ce fragile équilibre peut vite basculer.
Je me souviens d’un bout de plastique que j’ai ramassé sur le sable. Une bouteille. Oubliée là, sans doute par inadvertance. Mais dans un lieu aussi pur, ça jure tout de suite.
Alors si tu y vas, fais-le en conscience.
Ramène ce que tu apportes.
Respecte la flore, ne cueille rien.
Et surtout… ne laisse que des empreintes dans le sable.
Si tu as un peu de temps, ne file pas tout de suite après ta baignade. Le coin regorge de trésors cachés à explorer à ton rythme.
À une dizaine de minutes de marche, un point de vue saisissant sur la mer, où les vagues viennent se fracasser contre les roches noires. Le contraste avec la douceur de l’Anse à Prunes est fort. C’est sauvage, brutal, presque hypnotique.
Plus connue, plus fréquentée, mais belle à sa façon. Si tu veux un peu plus de commodités après ton passage à l’Anse à Prunes (et peut-être une noix de coco fraîche), fais le détour.
Pour finir la journée, direction Sainte-Anne, à quelques kilomètres. Tu y trouves des accras tout chauds, des épices, des sorbets coco faits sous tes yeux. Le contraste entre le calme de l’Anse et l’agitation joyeuse du marché est délicieux.
Il y a des lieux qu’on visite, et d’autres qu’on garde avec soi. L’Anse à Prunes, c’est l’un de ceux-là.
Je me souviens m’être dit, assis sur le sable, face à l’océan : « Voilà. C’est ça, ma dose de beauté pour aujourd’hui. »
Pas besoin de filtre, de musique, ni même de compagnie.
Juste toi, le vent, et l’eau.
Je crois que dans un monde qui va trop vite, on a besoin d’endroits comme celui-là. Des endroits qui nous rappellent que le silence est aussi un langage. Et qu’on n’a pas toujours besoin de tout comprendre pour se sentir bien.
Oui, mais à condition d’être prudent. Il n’y a pas de surveillance, ni d’ombre permanente. Prends de quoi les protéger, et garde un œil en cas de courant.
Oui, mais roule doucement. La piste n’est pas goudronnée et peut être un peu cahoteuse selon la saison.
Non. C’est une zone naturelle préservée. On évite d’y passer la nuit, pour respecter l’équilibre du lieu.
En semaine et hors saison, elle peut être presque déserte. Les week-ends, elle attire quelques familles locales. Mais l’ambiance reste paisible.
Le matin tôt, pour profiter de la lumière douce et du calme total. Ou en fin d’après-midi, quand le soleil descend doucement sur l’eau.
Et toi, quand as-tu pris le temps pour la dernière fois de ne rien faire, quelque part qui ne te demande rien en retour ?
L’Anse à Prunes, elle est là. Elle attend juste que tu viennes t’y poser.
Sans attente. Juste pour te laisser porter.
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